- châtelet
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1 ♦ CHÂTEAU ou CHÂTEAU FORT : demeure féodale fortifiée et défendue par un ensemble de fossés, de constructions. ⇒ bastille, citadelle, 3. fort, forteresse. Des châteaux forts. Un château féodal, médiéval en ruines. Les châteaux cathares des Pyrénées. Le château de Vincennes. Constructions d'un château. ⇒ donjon, muraille, rempart, 1. tour, tourelle; arbalétrier, barbacane, créneau, échauguette, hourd, mâchicoulis, meurtrière. Enceinte d'un château. ⇒ fortification; bastion, courtine, 1. douve, 1. enceinte, fossé, herse, 1. lice, pont-levis. Les souterrains d'un château. Petit château fort ( n. m. CHÂTELET ).2 ♦ Habitation seigneuriale ou royale avec ses dépendances. ⇒ 1. palais. Le château des Tuileries, de Fontainebleau. Les châteaux de la Loire. Le château de Versailles.3 ♦ Habitation du maître d'une grande propriété; vaste et belle maison de plaisance à la campagne. ⇒ castel, gentilhommière, manoir; châtelain. Acheter un petit château. « Une de ces gentilhommières que les villageois décorent du nom de château » (Gautier). Lettre de château. — Spécialt Les châteaux du Bordelais (qui donnent leur nom à des crus). Château-Margaux, Château-Yquem. Plais. Château-la-Pompe. ⇒ 2. pompe. — Mener une vie de château, une vie oisive et opulente (cf. Mener une vie de pacha). C'est la vie de château ! la belle vie.4 ♦ Loc. Faire, bâtir des châteaux en Espagne : échafauder des projets chimériques (les chevaliers recevaient en fief des châteaux en Espagne, qu'ils devaient d'abord attaquer et prendre). — Château de sable : construction en forme de château faite avec du sable humide, sur une plage. — Château de cartes. — Château branlant.5 ♦ (1740) CHÂTEAU D'EAU : grand réservoir à eau.6 ♦ Mar. Superstructure élevée sur le pont supérieur d'un navire. « Les officiers étaient sur le château de poupe avec les passagers » (Chateaubriand).Châtelet(émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du) (1706 - 1749) érudite française, liée à Voltaire.⇒CHÂTELET, subst. masc.A.— FÉOD. Petit château fort destiné à défendre l'accès d'un pont, d'une route, d'un château fort (cf. PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 28). Doublet de castelet (cf. castelet A) :• Sur la dix-huitième arche et ses deux piliers, formant culée, s'élevait un châtelet composé de deux tours réunies par un porche voûté.A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, p. 128.— HIST. Le grand et le petit Châtelet. Anciennes forteresses de Paris défendant la Cité, transformées en siège de la justice royale et en prison. Absol. Le grand Châtelet, ,,la juridiction, le tribunal où les affaires civiles et criminelles se jugeaient en première instance`` (Ac. 1835-1878). Conseiller, notaire, commissaire au Châtelet; la sentence, la procédure du Châtelet (cf. Ac. 1835-1878 et MARAT, Les Pamphlets, Dénonciation contre Malouet, 1792, p. 213).♦ [XXe s.] Place du Châtelet, située sur l'emplacement du grand Châtelet. Colonne, fontaine du Châtelet; théâtre du Châtelet et absol. féeries du Châtelet (S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 56), les concerts nationaux du Châtelet (MALLARMÉ, La Dernière mode, 1874, p. 792).— P. anal., TECHNOL. ,,Dans certains métiers à tisser, réunion des montants verticaux qui soutiennent les hautes lisses`` (DG); cf. aussi P. ARAUD, Ch. THOMAS La Fabrication du drap, 1921, p. 20.Rem. 1. Sens technol. attesté encore ds Lar. 19e-20e et LITTRÉ. 2. Un terme de jeu d'enfants bien attesté sous castelet (cf. castelet B) est mentionné par BESCH. 1845, Lar. 19e, LITTRÉ.B.— Rare. Petit château. De jolis châtelets à poivrières enfouis dans des massifs de verdure (HUGO, Le Rhin, 1842, p. 45).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694 et 1718 s.v. Chastelet; ds Ac. 1740-1878 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1155 chastelet « château fortifié » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 937), considéré comme anc. par les dict. de Trév. 1704 à GUÉRIN 1892; châtelet repris par les écrivains du XIXe s. au sens de « petit château » 1842 (HUGO, loc. cit.); spéc. désigne Le Châtelet de Paris [peut-être 1291 (Lett. de Ph. roi de Fr., Martène, Thes., I, 1243 ds GDF. Compl.)]; 1360-70 (Baudouin de Sebourc, éd. Bocca, XX, 119 d'apr. T.-L.); ca 1400 (FROISSART, X, 152 ds IGLF), subsiste comme arch. de civilisation; p. anal. 1579-83 technol. « sorte de dévidoir » (Mmes DES ROCHES, La Femme forte, 148 r° ds HUG. : Le chastelet aussi pour devider le lin); 1680 (RICH. : Chastelet. La partie du métier du Rubanier qui soutient les ardoises et les hautes-lices). Dér. de l'a. fr. chastel (château); suff. -et. Le Châtelet de Paris est mentionné sous la forme du lat. médiév. castelletum av. 1209 par Rigord ds DU CANGE t. 2, p. 210b. Fréq. abs. littér. :165. Bbg. HASSELROT 1957, p. 218.
châtelet [ʃɑtlɛ] n. m.ÉTYM. 1155, chastelet; dér. de l'anc. franç. chastel (→ 1. Château), et -et.❖1 (1155). Anciennt. Petit château fort. — Ancienne forteresse transformée en siège de la justice royale, en prison. || Le grand, le petit Châtelet. || Place du Châtelet : place de Paris, située sur l'emplacement du grand Châtelet.2 Rare. Petit château (3.). ⇒ Gentilhommière, manoir.3 Techn. Réunion des montants verticaux qui soutiennent les hautes lisses de certains métiers à tisser.
Encyclopédie Universelle. 2012.